Pour lancer en beauté et en voix la sortie de ce recueil, l'association Pas sans toits, en partenariat avec la Scène Nationale d'Albi et l'association Jeff Champo vous donne rendez-vous jeudi 22 septembre à 22h, à la salle Arcé, autour d'un moment de lecture d'extraits, par L'homme qui lit tout.
Ces lectures seront précédées de la projection de Un jour ça ira dans le cadre des Jeudis des associations (voir le programme sur le compte Facebook de l'association Pas sans toit 81).
Voix aux chapitres
C’est un porte-voix que vous avez entre les mains. Vous pensiez tenir un livre : c’est un mégaphone de papier. Il espère faire entendre des voix trop peu audibles. Celles de personnes dont on parle beaucoup, sans souvent rien connaître de leurs vies, leur histoire, leur horizon, sans savoir toujours comment les nommer, sinon par des étiquettes sans grande humanité, qui rivalisent d’approximations (migrants, sans-papiers, réfugiés, exilés, mineurs non-accompagnés), sinon de bêtise et de haine (grands remplaçants, grands méchants loups).
Ces personnes, l’association Pas sans toit 81 en connaît fort bien quelques-unes, arrivées d’Albanie, du Congo ou du Caucase, pour les avoir accueillies, accompagnées et soutenues à Albi. Pas sans toit 81 a demandé à Jeff Champo de restituer leur parole, sa singularité et son exemplarité. Pendant un an, pas à pas, les quinze avatars de Jeff Champo ont rencontré, visité, écouté une demi-douzaine de familles. Pour écrire, pour qu’elles aient voix au chapitre.
Chacun des chapitres de ce recueil évoque un instantané de visite, récit de vie, souvenir, moment partagé, menu détail, songerie poétique. Et ces voix font écho avec les photographies d’Ariane Ruebrecht, libres rebonds et associations d’idées, sans doute parce que, quand on est photographe, on regarde toujours un peu le monde comme un étranger.
Un livre d’images et des voix aux chapitres, donc, pour évoquer bien sûr le départ du pays, le voyage, l’arrivée en France, l’exil, l’attente, les espoirs et les désenchantements, l’exceptionnel, le surhumain, mais aussi le banal et l’universel, tout à la fois ce qu’est la condition d’étranger et ce qui fait l’humaine condition. Tout ce dont est tissée la vie. La vôtre, la leur – la nôtre.
Contact : jerome.cabot@univ-jfc.fr
: